■ TERESA (ALIVE)

NOM & PRÉNOM : Teresa Gallardo. Quelques personnes l'appellent Terry, dans le bled. A leurs risques et périls pour certains. Pour d'autres, qu'elle connait mieux et affectionne, c'est un surnom qui lui réchauffe le cœur, presque aussi doux que ceux que lui donnaient sa famille quand elle vivait encore au Mexique. ÂGE & DATE DE NAISSANCE : 33 ans au compteur. Si c'était le compteur kilométrique d'une bagnole ou celui de vitesse, elle se dirait qu'elle est pas allée bien loin ou qu'on pourrait l'appeler Tortuga. Quand elle regarde dans le miroir, elle ne comprend pas où sont passées ces années. Le temps file trop vite, même s'il n'a pas encore autant marqué son visage que son esprit. Mais elle s'en fiche au fond du temps qui passe, tant que ce sont des années sereines. Puis il y a le maquillage pour camoufler les quelques rides qui commencent à se dessiner. Elle est née un 14 novembre 1989, ce qui fait d'elle une Scorpion et explique peut-être son côté picante. NATIONALITÉ & ORIGINES : Mexicaine, dans les deux cas. Avec une pointe de sang Cubain dans les veines, par son abuela du côté maternel. Le temps où elle était une clandestine commence à être bien loin, même si la green card n'est pas encore en poche et que beaucoup à Cloudcroft la considèrent encore comme une alien, selon le terme le plus poli dans l'arsenal des si accueillants américains pour parler des gens comme elle. À CLOUDCROFT DEPUIS... : Putain, ça fait presque douze ans... Lui en parlez surtout pas, elle fait son possible pour oublier qu'elle végète dans ce trou paumé depuis si longtemps. Ou alors elle ne veut pas admettre qu'elle y trouve quelque chose qui lui convient, au choix. Mais depuis qu'elle a fuit Vegas, ses trompeuses lumières et le sang sur ses mains, elle repense de moins en moins au miroir aux alouettes du passé. Le côté si...terre à terre du coin (pour ne pas dire basique) l'ancre dans une routine appréciable, qui anesthésie les mauvais rêves qui hantent encore parfois ses nuits. PROFESSION : Garagiste chez Gas'n'Go. Slash pompiste slash conductrice de la dépanneuse. Certains ricanent en disant qu'il était temps que les basanés foutent autre chose que pioncer au soleil sous un sombrero mais elle bosse plus dur qu'eux. Elle s'en moque, de leur vision sudiste de la répartition des tâches, simplement heureuse de prendre soin comme elle peut de l'homme qui a bien voulu lui filer un boulot et lui apprendre tout ce que son père à elle n'a pas eu le temps de finir de lui transmettre sur la sorcellerie mécanique. Billie Ray est vieux maintenant et pour elle, dont les valeurs latino donnent une importance particulière aux ancêtres, éviter qu'il ne se fatigue trop est un devoir dont elle s'acquitte de bon cœur, le remplaçant même assez souvent à la caisse quand il a coup de mou ou qu'il veut regarder sa série préférée en paix sur la minuscule télé du bureau de la station. SITUATION SOCIALE : C'est compliqué. Si elle se montrait sur Facebook, ce qu'elle évite à tout prix, c'est ce qu'elle mettrait comme statut. Y avait bien un mec... elle est plus certaine qu'il y en ait toujours un, depuis qu'ils sont, en pause. Sans compter que leur relation n'avait rien de publique. Un choix mutuel, pour ne pas alimenter les rumeurs dans la ville. Puis Teresa, les mecs, les relations amoureuses, elle ne veut plus en entendre parler. Plus depuis qu'elle est clean. Plus depuis que ce premier petit ami qui l'a cueillie quand elle a débarquée à 15 ans, seule et paumée, lui a fait vivre l'enfer des trottoirs de Vegas après quelques pauvres mois d'un paradis entièrement artificiel. Mais si elle sortait le nez de son déni, elle serait forcée d'admettre qu'elle y tient, à ce mec. Bien plus qu'elle ne veut l'admettre. ORIENTATION SEXUELLE : Touristo-sexuelle (autant dire pas très souvent satisfaite ou très brièvement). Parce que bon, les produits locaux sont pas tous d'une qualité démente. Y a bien plusieurs tentations dans les environs mais Terry préfère pas se faire la réputation d'être trop accessible aux gus du coin. Elle a assez sué pour faire comprendre à certains qu'y avait pas moyen pour ne pas saborder ses propres efforts. Bien entendu, puisqu'elle a repoussé quelques uns des spécimens les plus splendides, ces mâles intenses qui sentent la gnole, la sueur, la crasse et le tabac froid en permanence... les rumeurs lesbiennes sur son compte grouillent plus que les rats à Cloudcroft. Elles ne sont pas totalement fausses, puisqu'elle est bisexuelle. RÉPUTATION À CLOUDCROFT : Tout dépend le type de citoyens. Une partie n'aiment pas la basanée casse-burnes qui a l'air de péter plus haut que son cul, sous prétexte de quelques invitations à gouter le gros gibier déclinées. D'autres l'apprécient, ne serait ce que parce qu'elle répare leurs bagnoles et se déplace pour tirer leurs fesses des fossés et autres emmerdes mécaniques. C'est à la tête du client, un peu comme les prix et les bonus qu'elle donne à la station service. Il y a quelques tronches qu'elle préfère à d'autres et inversement. Si elle bavarde volontiers pour le commerce, elle a peu parlé d'elle de manière intime avec la plupart des locaux. Ce qui aide pas forcément à s'être fait des amis. Y en a même quelques uns qui disent que c'est une sorcière et l'accusent dès que le moteur de leur tacot pourri pète une durite. Si seulement. Manquerait plus qu'ils commencent à dire la même chose quand un de leurs chicots se fait la malle et se serait cuit pour elle, au bûcher la bruja...Dans l'ensemble, elle a une réputation correcte, à part auprès des plus acharnés (qu'elle a probablement outrés de son plein gré, c'est vrai). On dit d'elle qu'elle est bosseuse et compétente mais un peu trop revêche et têtue. Qu'on peut compter sur elle et qu'elle est pas si bête, pour une bronzée. On dit aussi qu'elle peut enterrer pas mal de types dans un concours de la plus belle descente et ça les agace autant que ça les impressionne. Par mauvaise foi, ils mettent ça sur le sang mexicain qui est pas rouge mais translucide comme les rivières de tequila qui existent là bas, d'après eux. Ceux qui la connaissent un peu mieux savent que c'est une fille qui ferait tout pour les êtres à qui elle tient. Et disent que c'est une tombe ou un coffre aux trésors pour déposer ses états d'âmes et ses secrets. Puis qu'elle aurait pu mieux faire dans la vie, avec un peu plus de chance sur son chemin. En tous cas, c'est ce que lui a souvent répété son ange gardien. Sa mère de cœur. Colby, grâce à qui elle a non seulement trouvé un logement et un boulot en arrivant à Cloudcroft, mais en plus, a pu fréquenter quelques personnes importantes du coin et ne pas se faire contrôler à tous les feux rouges par les policiers zélés. La bonne réputation de l'écrivaine déteint sur sa protégée et pour ça aussi, Teresa la remercie chaque jour que Dieu fait. LE HIGHLIGHT : La fois où elle a tiré une jeune femme et son toddler de leur voiture qui avait commencé à prendre feu. En passant avec la dépanneuse sur une route peu fréquentée à la sortie de la ville, elle est tombée la première sur l'accident. Après avoir alerté les pompiers, elle a pesé le pour et le contre quelques instants, se demandant s'il valait mieux risquer d'éventuelles lésions chez eux ou ne pas les bouger et qu'ils périssent dans les flammes qui menaçaient de se répandre à tout l'habitacle. La question, elle était vite répondue, comme dirait l'autre. Elle s'en est sortie avec des coupures et des brulures mais aussi un peu plus d'estime de la part des gens du coin pendant un moment. Mais les gens ont la mémoire courte. Et quelque part, Teresa en est heureuse. Non seulement elle n'avait pas fait ça pour se faire bien voir mais en plus, l'article dans le journal local, avec sa tronche dedans, lui a donné des angoisses pendant des mois. Si quelqu'un de Vegas tombait dessus...elle a même pensé à faire ses bagages et tailler la route à nouveau, pendant un temps. LE SETBACK : Ce jour où elle a explosé le nez d'un type en pleine rue, parce qu'il l'avait traitée de pute. D'habitude, elle se contient face aux insultes, qui tournent le plus souvent autour de ses origines, mais ce mot là dans la bouche de ce connard lui a fait voir rouge. Elle changeait un pneu crevée dans la rue la plus fréquentée de Cloudcroft et en se penchant pour ranger le cric dans le coffre dans la dépanneuse, offrait une vue imprenable sur son fessier aux passants. Y en a un qui en a profité pour lui claquer les fesses en sifflant et en lâchant un caliente, p'tite pute avec un rire gras. Maintenant, quand il rit, on voit les dents qui lui manquent après qu'elle lui ait claqué la gueule comme lui son cul. Le baiser du métal a fait craquer ses os, en plus de son râtelier et depuis Teresa n'a plus bizarrement plus entendu ce fameux mot. Elle ne doute pas qu'on le murmure dans son dos et c'est pas qu'elle a honte d'en avoir été une à Vegas. Juste que ce mot provoque une réaction épidermique chez elle, faisant remonter la bile et la rage à sa gorge en même temps que le souvenir de la façon dont la traitaient les clients. TRAITS PARTICULIERS : Un des endroits qu'elle fréquente le plus en ville est le disquaire, pour la musique et peut-être pour la conversation parfois plaisante d'un employé de la boutique. Elle a gardé quelques habitudes religieuses de son éducation mexicaine et passe souvent les portes de l'Eglise du Sacré Cœur, juste pour se recueillir, sans parler aux prêtres ou aux grenouilles de bénitier. Son cœur à elle penche du côté d'une religion un peu particulière: la Santeria, héritée de sa grand-mère Cubaine. En dehors de ces deux endroits, on la voit pas mal au bar, à jouer au billard ou aux fléchettes, et elle s'enfonce souvent dans les coins de nature sauvage autour de Cloudcroft, avec son chien, la seule créature en ce monde pour qui elle a un amour inconditionnel et en qui elle a une confiance sans failles. Un peu petite pour postuler chez Victoria Secret malgré d'autres arguments en sa faveur, la brunette fait 1m70. Elle a un tatouage sur les cotes, du côté gauche, qui représente deux triangles imbriqués l'un dans l'autre ; un pointe vers le bas, l'autre vers le haut. Elle parle espagnol et anglais, plus le dialecte cubain et celui de sa région natale au Mexique. Elle a un casier judiciaire dans le Nevada, pour prostitution et usage de drogue mais son pimp ayant graissé la patte comme beaucoup d'autres aux bons flics en leur donnant un accès gratuit et illimité aux filles, elle n'est pas passée longuement par la case prison. Clean côté drogues dures depuis qu'elle est à Cloudcroft, elle peut avoir la main très lourde sur l'alcool et fume trop. Comme certains citoyens du coin l'ont remarqué, elle se démerde pas mal avec des armes improvisées. Il a fallu apprendre à se battre, en étant une ado seule dans les rues de Vegas. Puis à encaisser les coups, en bossant pour son mac' et a en rendre aux autres filles, surtout. Une bouteille de bière, ses clefs, un bon gros bouquin...pas mal de trucs peuvent se transformer en éclate museau entre ses mains. Qui sont toujours impeccablement manucurées. Trainer les pattes dans le cambouis toute la journée ne veut pas dire qu'elle ne prend pas un minimum soin d'elle. Et ses mains savent aussi très bien massé mais ça, quasi personne le sait.