(C2S1) LUNDI - 9:45 AM

16/06/2023

CHAPITRE DEUX

SHERIF OFFICE, Lundi 31 juillet, 9h45
@Joseph

(OOTD) Elle a fait simple, en se levant ce matin, juste après avoir pris sa douche. Pas qu'elle veuille spécialement s'apprêter pour ce rendez-vous qui lui a été imposé mais Colette met un point d'honneur à soigner chacune de ses apparitions. Sans doute parce qu'il n'est pas pire victime de mauvaise presse que le journaliste lui-même, en soit. Au volant de sa berline noire, celle-là même qu'on lui reproche d'avoir payé grâce à son bad buzz quotidien, la jeune femme se gare devant le bureau du shérif à 9h30 tapante. Pourquoi être à l'heure quand on peut se faire désirer. S'il y a bien une qualité qu'on peut lui reconnaître, c'est cette faculté de toujours savoir se faire remarquer. Pas toujours pour les bonnes raisons, mais qu'importe. Le cynisme dont elle fait preuve à l'égard de cette enquête lui a valu déjà bien des commentaires et des surnoms auxquels elle ne porte aucune réelle importance. La vérité triomphera, c'est ce qu'elle se répète depuis que tout a commencé. Son travail d'investigation fait obstacle à l'enquête menée par le bureau du shérif, c'est pas vraiment étonnant et ça n'est sans doute pas la première fois que ça se produit. Pourtant, le Maire fait tout en oeuvre pour que les citoyens de Cloudcroft se sente en confiance dans les rues désormais nimbée d'une aura particulièrement sombre. Aussi, elle sort une Vogue de son paquet et la coince entre ses lèvres. Elle regarde sa montre, puis son téléphone. Elle fait le tour des commentaires sous ses publications instagram et esquisse un sourire. Le village brûle, c'est une réalité qui ne semble toujours pas avoir frappé le shérif adjoint qui gère cette affaire comme s'il s'agissait de la disparition d'un chat. Elle exulte, lorsqu'elle trouvera les coupables, elle sera portée aux nues et les portes des plus grands journaux nationaux et internationaux s'ouvriront, comme par magie.
Elle fait claquer ses talons sur le sol parfaitement propre du bureau, se dirige jusqu'à l'accueil en serrant les dents. Lorsqu'elle se dresse face à la timide réceptionniste, Colette en impose. Charisme, charme ou juste imposante indifférence, elle pose sans délicatesse la convocation reçue en mains propres la veille qui la conviait à ce rendez-vous. Le regard sévère, les lèvres serrées. Je peux savoir pourquoi on me convoque ici à une heure aussi matinale ? en réalité, elle le sait parfaitement. Son apparition lors de la réunion organisée par le Maire et le téléphone vendu aux citoyens sans avoir pris le temps d'en informer la police lui vaudra sans doute une remontrance bien menée. Pour autant, elle joue la carte de l'ignorance, comme souvent. Faussement vexée par ce qu'il se passe autour d'elle quand elle est à l'origine même du feu qui s'embrase derrière elle.

He knows dirty secrets that I keep
Does he know it's killing me ?
I know what you did last summer
Look me in the eyes, my lover

25/06/2023

La situation leur échappait de plus en plus. Ce serait bientôt le chaos à Cloudcroft et personne ici n'était en mesure de réparer cela. Les informations concernant le mobile des Neon Killers restaient plus que floues puisque rien ne ne semblait relier les deux premiers meurtres entre eux, Gabriel et Hector n'ayant à priori pas de passé en commun, si ce n'est une envie de tuer et de marquer les esprits dans la façon de procéder. Seule "satisfaction" à l'heure actuelle : savoir @Livia en vie après l'attaque dont elle avait été victime vendredi soir. Pour bien débuter la semaine, quoi de mieux qu'une convocation au poste pour la plus peste de toutes les journalistes. Une fouine, une fouille-merde, et surtout une voix qui porte trop haut et trop loin pour les services de police dans cette affaire sensible et épineuse. Ce qu'ils voulaient éviter était en train d'arriver. Il était désormais compliqué de faire régner l'ordre en ville, en particulier depuis qu'une attaque s'était déroulée chez l'un des représentants de la loi, quand il n'était pas là. Ils passaient pour des guignols, le shérif devenait exécrable, les collègues de Joseph le regardaient de travers... l'ambiance n'était pas bonne. Et recevoir @Colette de si bon matin n'allait sûrement pas arranger ses humeurs. En la voyant se montrer désagréable avec Giselle à l'accueil, il se sentait tout de suite moins coupable de profiter de cette entrevue comme d'un moyen légal de se défouler. - Vous savez très bien pourquoi vous êtes ici, Madame. Mais je pourrai vous rappeler les faits une fois que nous serons dans mon bureau. Veuillez me suivre. Merci Giselle. Il monte jusqu'à l'étage pour rejoindre son bureau, adjacent à celui du Shérif Hicks, qui n'est pas là ce matin. - Asseyez-vous. Il fait un geste de la main pour l'inviter à s'installer sur l'un des sièges tandis que lui prend place derrière son ordinateur. - Comme vous le savez déjà, nous vivons des heures sombres à Cloudcroft. Ma première interrogation vous concernant est la suivante : sur une échelle de 1 allant jusqu'à 10, à combien estimeriez-vous le plaisir que vous prenez à vivre au milieu de tous ces crimes, à fourrer votre nez dans la vie des victimes et des habitants de Cloudcroft et à colporter des ragots aussi infondés que votre soi-disant professionnalisme ? Il la toise du regard. - Deuxième question, tout aussi simple : où et comment avez-vous trouvé ce téléphone portable et pourquoi ne pas nous l'avoir remis en main propre ? Vous aviez engagé un prêt à la fac pour suivre l'option Théâtre, ce qui expliquerait pourquoi vous ayez demandé une telle somme aux habitants de Cloudcroft, les mêmes habitants qui sont victimes d'individus masqués ayant sévis à plusieurs reprises au cours des deux dernières semaines, c'est ça ? Ou bien vous êtes juste une sacré pétasse ? Il la fixe toujours. - Et enfin dernière question : où étiez-vous vendredi soir entre 21h et 21h30, et avec qui ?

16/06/2023

CHAPITRE DEUX

SHERIF OFFICE, Lundi 31 juillet, 9h45
@Joseph

Il n'faut pas plus de temps qu'à une mouche pour s'poser sur l'cul d'une vache pour voir débarquer le non-moins célèbre Joseph à la réception, accompagné, comme toujours, de quelques soupirs chauds sur son passage. Giselle qu'elle s'appelle, l'incompétente notoire qui lui fait face. Elle fronce les sourcils, Colette, en la fixant, serre les lèvres. Le shérif qui la toise, le ton qu'il emploie sec et dur la pousse à lever ses mirettes vers lui, sans sourire pour autant. Vos désirs sont des ordres, Shérif Adjoint Bronson. est-ce qu'elle insiste sur le mot adjoint ? Bien sûr. Être reçue ici à cette heure aussi matinale et ne pas avoir le droit au vrai shérif, c'est presqu'une insulte quand on s'appelle Colette. Tout en suivant le jeune homme, elle jette un dernier coup d'oeil à la réceptionniste. Ajoutez le qualitatif incompétente sur votre cv, voulez-vous. et lui envoie un baiser rapide de la main accompagné d'un clin d'oeil. Sans se démonter un instant, elle avance jusqu'au bureau libre. A l'ordre du shérif, elle s'exécute sans broncher. Petit sourire au coin des lèvres, prête à en découdre. Elle sait pertinemment ce qui l'attend mais ça ne l'impressionne pas le moins du monde. C'est qu'elle sait parfaitement dans quoi elle s'engage en couvrant cette enquête comme elle le fait. Les risques encourus en valent la chandelle. A la fin, elle brandira fièrement son prix pulitzer et adressera un majeur fier à l'attention de tous les ploucs qui vivent ici. Elle se laisse donc faire docilement, la journaliste. Quand il termine enfin, s'octroyant le droit de lui manquer clairement de respect, elle se contente de laisser traîner le silence. Elle remet une mèche derrière son oreille, se penche en avant sur son sac à main et en sort un calepin et un stylo. ... sacré pétasse. qu'elle répète en faisant semblant de coucher par écrit l'entier de son petit discours. Elle relève la tête vers Joseph, bien contente de l'avoir fait patienter. Elle croise la jambe droite, laisse son regard détailler la pièce. Le temps s'égraine, elle joue avec la patience du flic assis en face d'elle. Se targue de contrôler la situation sans pour autant en être parfaitement l'investigatrice. Elle joue avec le feu, elle commence à en avoir l'habitude. Quand enfin elle reprend la parole, elle a pris le temps de se redresser sur sa chaise et d'éclaircir sa voix. Ce n'est pas votre bureau, je me trompe ? elle élude volontairement les questions posées, s'amuse de la situation. Non, vous vous êtes juste le roquet qu'on envoie en premier ligne. Le gentil toutou qui aboie plus qu'il ne mord. elle se penche légèrement, sans jamais le quitter des yeux. Laissez-moi vous poser une question, Joseph. A quel moment comptez-vous commencer à mener véritablement l'enquête sur les meurtres qui ont lieu au cours de ces quinzes derniers jours ? et la voilà qui plonge à nouveau dans un silence béat et satisfait.

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25/06/2023

@Colette prend des notes après que Joseph ait vidé son sac et un silence volontairement et exagérément long s'installe dans le bureau du Shérif Adjoint alors que le stylo à encre gratte sur le papier les mots qu'elle prend la peine de répéter à voix haute : "... sacré connasse". Un sourire se dessine sur le visage de Joseph. Elle l'avait bien mérité celui-là et il en avait d'autres en stock. Pour l'heure, la journaliste ne répondait à aucune de ses questions, préférant la contre-attaque piquante visant à le titiller dans son égo d'homme en uniforme. Elle était tombée sur le mauvais gars, c'est pas avec lui qu'elle aurait gain de cause. Il n'était peut-être "que" Shérif Adjoint et tant pis pour elle si elle trouvait cela ridicule ou pas assez vendeur, mais ce job pesait assez sur ses épaules pour qu'il s'en contente. - "jeune roquet qui aboie plus qu'il ne mord". Il l'avait cherché, il n'allait pas dire le contraire. - J'en déduis que vous ne voulez pas répondre à mes questions ? Il attend d'elle autre chose qu'un sourire de façade qui semble vouloir dire que matin, midi et soir, il n'arrivait à au centimètre de sa bottine à talon. - Et bien je viens de le faire, commencer à véritablement travailler sur l'affaire. Il secoue la tête, fait un signe à l'un de ses collègues de venir. C'est dommage, il lui avait laissé une chance qu'elle n'avait pas su saisir. - J'espère que Canal 12 a d'autres pseudo-journalistes en stock. Colette, nous sommes le lundi 31 juillet, il est 9h55 et vous allez être placée en garde à vue pour entrave à la justice et dissimulation de preuves. Il se relève, certain de rendre service à toute la ville en faisant ça. - Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous dans un tribunal. Vous avez le droit de parler à un avocat pour obtenir des conseils avant que nous vous posions des questions. Vous avez le droit d'être accompagnée d'un avocat pendant l'interrogatoire. Si vous n'avez pas les moyens de payer un avocat, un avocat sera désigné pour vous avant tout interrogatoire, si vous le souhaitez. Si vous décidez de répondre aux questions maintenant et sans la présence d'un avocat, vous avez le droit d'arrêter de répondre à tout moment. La garde à vue durera vingt-quatre heures et est reconductible. Vous voulez que je répète, ou bien vous avez eu le temps de tout noter dans votre carnet ?

16/06/2023

CHAPITRE DEUX

SHERIF OFFICE, Lundi 31 juillet, 9h45
@Joseph

Paraît que la sagesse vient avec l'âge, ce n'est pas le cas pour tout le monde, définitivement pas pour Colette qui, contrairement aux autres, se sent toujours poussé des ailes quand on la brusque un peu trop. Elle cherche constamment l'affrontement, comme s'il n'y avait que ça pour faire éclater les vérités. C'est moche, sans doute, mais dans un monde d'hypocrite et de borgnes, elle reste persuadée que l'Homme n'est jamais plus franc que lorsqu'il est sous pression. Alors elle fait d'son mieux pour pousser Joseph à bout, le réduit à rien, presque néant, pour tenter de l'faire sortir de ses gonds. Est-ce l'effet escompté ? Bien sûr, quoi de mieux qu'un shérif adjoint énervé pour obtenir des aveux et confessions. L'Homme ressent le besoin de se justifier, toujours, elle l'avait appris tout au long de sa carrière. Dites à un politique qu'il ne statue sur rien de bons pour qu'il se gausse d'avoir dans ses manches une prochaine lois qui devrait vous contredire. Prêcher le faux pour savoir le vrai, alors oui, elle en fait des caisses et n'importe qui d'autre que Joseph se serait déjà montré moins.. patient. Il répète ce qu'elle a déjà dit, il se montre plus calme qu'elle ne l'aurait imaginé et puis, le pire arrive lorsqu'un collègue entre enfin dans le bureau et que Môssieur le shérif adjoint se permet de lui étaler la liste de ses droits, comme à une vulgaire cleptomane ou toxico ramassée au coin de la rue.
Arroseur arrosé, sans doute. Sauf que Colette a bien trop l'habitude de ce genre de bluff, alors elle ne bronche pas. Non, elle se contente d'afficher un sourire de circonstances, de ranger son carnet dans son sac et de se dresser, forte et fière. Elle tend les deux mains devant elle. Oh je vous en prie, arrêtez-moi. qu'elle dit sans même se darder d'une simple supplique. Ses yeux plantés dans ceux de son ennemi. Tu t'attaques pas à la bonne fille mon grand, qu'ils semblent vouloir dire. J'ai hâte de pouvoir exploiter mon charmant séjour en cellule dans mes prochains articles. elle attend, toujours, les deux bras tendus devant elle. Il préfère arrêter une journaliste hors de cause par soucis d'orgueil plutôt que de se concentrer sur une enquête pour double homicide. elle dit en levant les yeux au ciel. Mon prochain titre racoleur est déjà tout trouvé, quelle génie. elle attend, patiente.
Silence.
Le silence qui précède le chaos, l'orage, comme souvent. Elle darde à nouveau le shérif adjoint et décide d'abattre une toute dernière carte. Si vous pouviez éviter d'utiliser les menottes que vous employez dans vos jeux malsains avec l'écrivaine, ça m'arrangerait bien. comment elle le sait ? Colette sait tout, toujours, sur tout. Un coup d'avance, il paraît. Sources anonymes ou juste filature illégale, peu importe. Vous ne lui arracherez aucun aveu, jamais.

He knows dirty secrets that I keep
Does he know it's killing me ?
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25/06/2023

@Colette ne se démonte pas, mais il sait qu’il a piqué là où il fallait. - Écrivez votre article, avec joie ! Pendant que vous serez en train de faire ça, vous ne serez pas dans nos pattes en train de fouiner. Ça leur fera des vacances, et tant pis si le fauve recommence à mordre ensuite, ils auront au moins un ou deux jours de sursis, ce qui n’est pas négligeable. - Un petit sourire ? Sous les ordres de Joseph, sans avoir eu besoin de trop insister d’ailleurs, Giselle arrivait dans son bureau pour prendre une photo de la scène, - J’imagine que ça pourrait faire la une de demain. Qu’est-ce que vous en pensez ? « Colette placée en garde à vue parce qu’accusée de complicité de meurtres », ça en jette non ? Pas sûr que le Pulitzer vous revienne après tant de scandales. Il se rabaisse à son niveau, sûrement par ego effectivement, mais avec ce qu’elle avait écrit il y a deux ans, quand il avait perdu son père, ce n’était que justice. - Il y a beau avoir un taré derrière le masque, on n’est pas dans un épisode de Scooby-Doo, c’est la réalité. Si voir des gens de votre ville mourir vous fait rire, c’est que vous avez un problème. Si vous voyez là l’opportunité de votre vie plutôt que la souffrance que cela engendre, c’est que vous avez un problème. Et si vous continuez à causer du tort aux habitants de cette ville en communiquant de fausses informations et en alimentant la peur alors, vous aurez un problème. Elle sait pour @Colby et lui et c’est pas une nouvelle qu’il apprécie particulièrement, pour être tout à fait honnête. - Ne vous en faites pas, je réserve les menottes en velours pour les grandes dames. Emmenez-là dans sa nouvelle chambre. Je suis sûr qu’elle y sera bien. mais il garde la face, il a été à bonne école.