■ CHAPITRE 4 - SOUSSOL

La lune souriante qui s’encrait sur ses lèvres s’est tout simplement évaporée, elle n’a plus sa place sur son visage. Il est terne, sans vie. Robot créer par la folie. Parce que c’est ce qu’il devient le bouclé. @Teresa le retient, geste légèrement inutile, alors qu’il reste de marbre. Son arme de fortune longeant son corps. Il connait la plupart de ces personnes depuis des années. Il les voit se déchirer entre eux, les paroles de réconfort, celles qui masquent la terrible tournure qui s’annonce pour eux. Et lui, gamin érodé, ne dit rien. Il ne souffle même pas un mot à @Teresa lorsque cette dernière le prend dans ses bras, lui volant simplement une plainte de douleur. Il ravaleur son attitude chiante, celle qui lui donne envie de répliquer qu’il a une putain d’épaule meurtrie et aucun analgésique. La joie. Vraiment. Il fait confiance à l’adrénaline qui serpente dans ses veines, qui le pousse à se dire que cette fois Gamble peut déployer ses ailes. Meurtrier qui coule dans ses veines. La génétique fait peut-être bien les choses finalement… Tout ce qui passe sur son visage, c’est un léger sourire envers @Sidney. Il n’a pas de mot, puisqu’il a tout dit ce fameux soir. Ses sentiments, bien qu’incompréhensibles, mais dit. Aucune rancœur pour celui qui lui a flingué l’épaule, ni même de mot pour montrer qu’il est okay, qu’il dira le mot de passe. Parce qu’à quoi bon ? Il est serein. Cette fois. Il use de sa haine, de ce qui lui traverse les entrailles pour avancer en oubliant sa coquille craquelée. Il oubli le porte-bonheur qu’il devrait porter autour de son cou. Parce qu’encore là, à quoi bon ? Si son heure sonne, aucune Chance ne fera son œuvre.

Son arme de fortune sur son épaule intacte, il adresse un sourire à @Colby. « Dans ce vieux trou à rat… C’est pas le sous-sol qui me ferait le plus peur. » Sa voix est calme, un peu plus grave qu’à l’habitude. Sans doute l’automate qu’il devient. Quittant le groupe, il se dirige vers l’escalier qui descend vers le sous-sol. Il connait l’endroit, c’est déjà ça. Ils n’auront que peu de chemin à faire à tâtons puisqu’il sait où ils trouveront les disjoncteurs. Il n'a même plus son portable pour leur éclairer la route… En prime, Bastian n’est pas très loquace, les mots ne lui viennent pas. Il n’a rien à dire si ce n’est de serrer un peu plus la mâchoire pour oublier l’irradiation dans ses blessures. À quoi sert-il ?

Il était l’heure de se mettre en route. Le sous-sol. Rien que l’idée de devoir y mettre les pieds avec une telle obscurité n’avait rien de rassurant, et la présence des tueurs, non plus. Merde, l’avalanche de violence provoquant cette douleur qui toujours persiste allait-elle bientôt s’arrêter ? J’ouvris mon sac, glissant mon arme à feu dans ma ceinture, et je balançais mon sac sur le côté. Tant pis pour le matériel, j’avais la chose la plus importante pour me protéger.

—De quoi as-tu peur @Bastian ? Les monstres vivant dans l’obscurité ?

La question était rhétorique, je comprenais complètement ses peurs et je les partageais sans difficulté. Dans les escaliers, je trouvai une barre en métal —a priori, elle semblait appartenir à un vieux lit— et cette trouvaille me fit sourire. Une seconde arme, tout était bon à prendre. J’ignorais si les autres étaient prêt à tuer ce soir, mais me concernant, je n’avais plus envie de vivre dans la peur, ni dans l’ombre. Si je devais tirer, frapper, écraser pour survivre ou sauver mes proches, je le ferai. Peut importe qui se dressera devant moi.

—Je suis navrée pour ton père, c’était quelqu’un de bien, soufflais-je pour couper ce silence pesant. On va s’en sortir. Et tu pourrais louer sa mémoire. Je sais qu’il est fier de toi. Je…

Tout en marchant, j’hochais les épaules, mes lettres ne parvenant pas à laisser un son sortir de ma bouche. Je ne savais pas quoi dire. Je connaissais la peine qu’il vivait, je l’ai connu plus d’une fois dans ma vie, et je savais à quel point ce genre de discours n’aide pas forcément.

—Je suis désolée, me contentais-je de dire, en posant mon regard dans le sien, malgré les ténèbres. As-tu une idée d’où pourrions-nous trouver les disjoncteurs ? Cet endroit ressemble à un labyrinthe.

Et c’était sans compter la possibilité que ce lieu soit truffé de piège mortel. Bon sang que la nuit allait être longue… Mais pourvu qu’elle ne soit pas notre ultime occasion d’admirer la beauté timide de la lune.

Leur pas qui résonne sur le sol, n’ébranle aucunement l’herboriste. Il avance dans la pénombre, son but guidant ses pas sans qu’il laisse transparaître sa souffrance. « Ce n’est pas les maisons… ou comme ici, un asile, qui sont mauvaises. » Et tout ce qui pouvait hanter les lieux, ce ne serait pas au sous-sol que les bruits dérangeaient le plus. Souvent c’était même les vivants les plus terrifiants et ces dernières semaines lui ont bien fait comprendre qu’aucun lieu n’est sûr. Pas même une église. Un lieu saint. Un lieu d’espoir. La voix de la daronne s’élève près de lui. Sous ses bouclettes sombres, il pose ses billes sur son visage. Merci. C’est ce qu'il devrait dire et pourtant, son mutisme l’envahît. Difficile de dire quelque chose quand on voit mourir par plusieurs fois sa famille sous son regard. Sa mère biologique. Ses frères et sœurs. Son père biologique. Son meilleur ami. Son père adoptif. On en vient toujours à se demander… Est-ce lui l’oiseau de mauvaise augure ? @Cissé. @Teddy. @Oreste. Cette fois, qu’adviendra-t-il de @Colby ? « Le soit pas… » Désolé, il veut dire. « J’ai plus mon téléphone… » qu’il dit penaud, alors qu’il sort son briquet. Ça on a pas penser à lui retirer, une chance. Zippo en main, le bouclé allume la mèche, offrant un peu de lumière autour d’eux. « C’est par ici. » dit-il en faisant un signe de tête pour lui montrer le chemin.

[...]

Toujours aussi peu loquace, Bastian arrive finalement à les guider jusqu’à la porte menant aux disjoncteurs. En un claquement de doigts, les générateurs ronronnent à nouveau, la lumière vacillant légèrement. « Je pense qu’on… » Il se tait. Pour simple raison, le bruit d’une hache qui racle le sol attire son attention. Dans le couloir une silhouette se forme, sous le regard du félin qui montre les dents. Il se fiche que ce soit @Jack ou quelqu’un d’autre. Cette voix métallique qui résonne. « Oh ta gueule ! » qu’il balance épuisé de leur mascarade de merde. Leurs petites répliques qu’ils prennent le temps de chercher. Ses billes roulent pour montrer son exaspération. Il en a oublié sa douleur, le sang qui ne finira par coagulé s’il se bat, mais tant pis. À eux-deux, ils peuvent peut-être ralentir le tout, offrir une chance aux autres. Fini la perte de temps en blabla, il préfère s’élancer sans prévenir au moins la surprise peut leur apporter un avantage.

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'DUEL (CHAPITRE 4)' :

L’inévitable était là. Juste devant nous, sous cette forme lugubre, la mort se montrait particulièrement menaçante. Un Neon Killer. Était-ce Jack ? Joseph donc la mort n’avait pas réussi à me convaincre de son innocence ou bien une troisième personne qui m’avait échappé ?  Je n’avais guère le temps d’y réfléchir, mon cerveau balançait toute l’adrénaline possible. Nous devions survivre, et dans le pire des cas, ralentir cette entité malveillante.

—Je ne comprends pas ce que tu gagnes à infliger tout ça, surtout pour uniquement nuire au maire, pas vrai ? Disais-je en serrant ma barre métallique en main.

Je reculais doucement, tout en conservant mon contact visuel avec notre antagoniste. Je ne comptais pas fuir, j’allais me battre, mais ce couloir n’était pas le meilleur endroit pour ça.

—On se casse, hurlais-je en la direction de Bastian.

Un recul tactique ou comme je le dis assez souvent : reculer pour mieux sauter. Si je devais y laisser ma peau, je ne le ferais pas sans me battre. Pour ma fille, et son enfant. J’étais prête à tout, mais ça ne voulait pour autant pas dire que je devais foncer tête baissée. Il nous fallait une stratégie. Et pour ça, j’avais besoin de temps, de réfléchir. D’analyser, et d’attaquer. J’étais une romancière, pas une combattante de MMA, mais je ne comptais tout de même pas me laisser abattre aussi aisément.

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'DUEL (CHAPITRE 4)' :

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'DUEL (CHAPITRE 4)' :

« Comme c’est original… » Lui parler de son père, voilà qu’il ferait frémir le gamin. ERREUR. Il a déjà la rage aux tripes, il en a que faire qu’on lui balance ce genre de connerie. Parce qu’en vrai, c’est simplement puéril leur truc. Des gamins qui cherchent à bousculer l’esprit. Mais il se doute d’une chose, la personne qui se trouve devant eux n’est pas le même NK que celui qui a assassiné son père. Oreste n’a pas été torturé, pas physiquement dans son souvenir. C’était lui qui avait pris les coups, torturé pour mettre à mal le père voulant sauver son enfant. Il ne se serait pas repentis dans ce qui était arrivé. Il ne pensait qu’à Bastian. Il se tait, fonce tête baissée, alors que @Colby lui crie de reculer. Un peu trop tard, il voit la hache se dresser au-dessus de lui. Mauvaise idée. Il est plus habile qu’il n’y paraît le félin. Certes, il était loin de l’amas de muscle, il n’a pas la carrure de Sid ou Marsh, mais il est souple et rapide. Il baisse la tête, serre sa poigne sur le barreau de bois qu’il tient et vise le ventre du molosse face à lui. Un coup et il bondit vers l’arrière pour revenir vers @Colby. « Plus loin y’a un autre escalier… » À voir s’ils pourront le rejoindre aisément, mais ils s'éloignent de l’endroit d’où ils viennent.

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'DUEL (CHAPITRE 4)' :

Comme on pouvait le dire vulgairement, sa remarque en fit toucher une sans toucher l’autre. J’avais eu des critiques bien plus assassine dans ma carrière d’autrice mais quand le New York Times vous donne le titre du auteur de l’année pendant trois ans d’affilée, ce n’est pas un random lumineux qui allait ébranler mon orgueil d’artiste. J’avais tout faux? Peut-être que oui. Probablement. Peu importe, la vérité allait finir par éclater à un moment où a un autre. Je n’avais pas peur de ce que lui ou les autres pouvaient penser de moi. Ce qui comptait maintenant, c’était ma survie et celles de mes proches.

J’avais terriblement peur de voir cette hache s’enfoncer dans la chair de @Bastian mais ce ne fut pas le cas. J’étais rassurée. Encore plus de l’entendre parler de ses escaliers.

—on peut tenter de les atteindre, de toute façon… je crois que nous n’avons guère le choix. Je n’aime pas l’idée de me dire qu’ils pourraient être deux dans le sous sol mais d’un autre côté… qu’est-ce qui nous garantit que l’autre n’est pas en haut, à nous attendre?

Je soupire, je n’aimais pas ce que j’allais dire.

—je crois qu’on va devoir se battre, ici, et maintenant, lui disais-je en plantant mon regard dans celui de mon compagnon d’infortune.

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'DUEL (CHAPITRE 4)' :

FUCK ! Pas le bon compte ! Boulet que je suis ! OSEF ! Faites comme si j'étais masquée XD