■ LES ROLES A POURVOIR

// 20 à 26 ans - Américain.e
Tu t'es fait.e engager cette saison à un des postes clefs du camp. Après tout, à la réception, on a l'œil et des infos sur tout le monde. Et un petit pouvoir pas dégueulasse à exercer : celui d'accéder ou non aux requêtes des uns et des autres. Quelqu'un se caille et a besoin d'une couverture supplémentaire pour améliorer ses nuits ? C'est à toi qu'il faut demander ce genre de bonus. Il n'y a plus de PQ dans le bungalow d'untel ? Oopsie. Et pour ne rien gâcher, le salaire est correct et te permettra de mettre un peu de côté si besoin. Ou de tout claquer en shopping en ligne. C'est ta vie, ton fric, c'est toi qui vois.

// 25 à 40 ans et +
On ne vient pas en pleine nature, surtout dans ce coin, pour passer son temps les doigts de pied en éventail, un cocktail à la main. Si certain.es ont voulu s'illusionner et préférer voir le camp comme un mini Malibu Beach...tu es là pour leur faire remuer abdos et fessiers. De la sueur, de la douleur, des endorphines, c'est ce que tu leur donneras à manger tous les jours. Il y a fort a parier que la vue concrète d'un physique attractif modelé par une pratique régulière du sport motivera les plus feignant.es à se bouger le derrière pour toi. Un plus serait de pouvoir leur enseigner des sports un peu atypiques, comme le tir à l'arc, mais si ton truc c'est plus de les faire courir jusqu'à regretter d'être nés, c'est très bien aussi.

// 25 à 40 ans et +
A première vue, se taper le nettoyage des chambres d'ados crasseux qui préfèrent s'asperger de déo que prendre une douche...ça ne vend pas du rêve. Mais ça reste un job, donc de la moula comme qui dirait. Qui plus est, ce boulot ingrat de prime abord a en réalité son lot d'avantages : pénétrer dans l'intimité des gens en toute impunité, quoi de mieux ? On peut mettre la main sur bien des choses ainsi. Le tout étant de ne pas se faire piquer.

// 25 à 40 ans et +
Il fallait bien quelqu'un pour soigner les genoux écorchés et les intoxications alimentaires des pensionnaires qui auront eu l'idée de bouffer tout ce qui trainait dans la forêt, surtout ce qui est très coloré. C'est donc toi, étudiant.e en médecine ou titulaire d'un banal brevet de premiers secours (le personnel est difficile à trouver de nos jours, on fait pas le difficile quand quelqu'un se présente), à qui incombe de garder sur pieds tout ce petit monde. Bon courage ! (Mais reste que tu as accès à toute une panoplie de médicaments, pour ne pas dire autre chose, qui peuvent être source d'un bon complément de salaire, si tu n'as pas trop de moralité. Entre autres avantages possibles à cette position).

// 25 à 40 ans et +
Tu fais la popote pour tout un camp, mais pas la plonge, faut pas déconner. Les pensionnaires seront mis à contribution pour ça. Ton job, c'est de nourrir les estomacs affamés et gérer le stock de denrées disponibles. Tu fais très bien la cuisine...ou pas. Tout le monde sait qu'on bouffe rarement comme dans un quatre étoiles en camp de vacances et que les seules gastros dans l'affaire vous vissent aux toilettes. Mais qui sait si tu n'es pas le futur Top Chef local ? Toi aussi, vu ta position, tu n'es pas de ceux qu'il faut se mettre à dos. La nourriture, ça se rationne selon ton bon vouloir et ça s'empoisonne très facilement, aussi. A bon entendeur...

// 25 à 40 ans et +
Pour arpenter les bois sombres et parfois traîtres des alentours, explorer les grottes (de pierre, les vraies, on vous voit là avec vos drôles d'idées) et dompter les rivières...le besoin d'un spécialiste est évident. C'est donc toi, féru.e de nature et de mise en danger de tes fesses dans des endroits hostiles, qui te charge de conduire les groupes en expédition. Et d'en perdre un ou deux en chemin s'ils cassent trop les bonbons à se plaindre qu'ils ont mal aux pieds ou qu'il y a une grosse araignée là beuuurk. Il peut-être utile d'être un enfant du pays, pour leur parler de tout un tas de trucs locaux, en guide de luxe que tu es.

// 25 à 40 ans et +
Some people stand in the darkness... comme le chante un des plus célèbres sauveteurs en mer du monde entier. Dans ta valise, beaucoup de shorts de bain ou de bikinis. Et peut-être bien des muscles qui vont passer pas mal de temps ruisselants d'eau, puisque tu es en charge de la surveillance des baignades et autres activités nautiques au lac. Ils seront bien utiles, ces muscles, pour tirer hors de l'eau ceux qui auront oublié de mettre leurs brassards. Parce que bien entendu, ta conscience professionnelle t'interdit de t'en servir pour ton plaisir personnel, hein.

// 25 à 40 ans et +
El Capitan. Tu es là pour mener à la baguette coordonner l'équipe du camp et t'assurer que chacun est bien à son poste chaque jour, que le boulot est fait en temps et en heure, etc. Possible qu'on te trouve un peu relou.e par moments, oui. Il n'empêche qu'il en faut bien un et que c'est en toi que la directrice a placé sa confiance depuis un moment. Tu étais déjà là avant la fermeture du camp il y a plusieurs années et elle sait pouvoir compter sur toi, qui a déjà fait tes preuves. Avec les autres membres du staff ++, à savoir le bras droit de la directrice et le responsable infrastructures, vous êtes même plutôt proches. Une équipe bien huilée, dans tous les sens du terme, avec de belles capacités de coordination humaine et professionnelle.

// 25 à 40 ans et +
LA personne de confiance par excellence aux yeux de la directrice du camp. Organiser les plannings du personnel et les réunions, s'occuper de la paperasse, et de tout ce qui est nécessaire en coulisses pour que le camp fonctionne sans ratés, relève de ta compétence. Après les évènements qui ont conduit à la fermeture du camp, tu as à cœur d'être infaillible cette fois-ci et tu te réjouis de la réouverture de l'endroit. Et tu sais pouvoir compter sur tes deux acolytes pour que la renaissance du camp soit une réussite.

// 25 à 40 ans et +
S'assurer que les bâtiments sont safe, que les indispensables sanitaires et arrivées d'eau potable fonctionnent, de même que le matériel en général, c'est ta mission au camp. Foutre les mains dans le cambouis et bricoler ne te fait pas peur, t'es pas du genre à te clouer à la planche comme un Christ malgré lui...ou peut-être que si, mais que c'est une passion à laquelle ta maladresse épisodique n'a pas su t'arracher  comme la fermeture du camp n'a pas su t'éloigner définitivement de celui-ci. De retour parmi ton équipe, c'est sur toi que repose la direction des travaux à mener à bien pour que le camp puisse retrouver sa superbe et accueillir de nouveaux pensionnaires dès le début de la saison à venir. Avec les deux autres plus anciens du camp, vous formez une équipe soudée et un beau trio d'amis.

Rat de bibliothèque, grosse tête, Einstein, tête d'ampoule...ces surnoms te collent à la peau, juste parce que tu sais épeler des mots de plus de trois lettres et écrire ton prénom correctement. Peut-être un peu plus que ça même : en tête des charts académiques, un avenir brillant t'était promis. Tout était à ta portée, même dominer le monde un jour, qui sait. Tu avais même quelques amis. En l'occurrence les autres membres du club des cinq. Mais ça, c'était avant.

Avant que l'ombre noire que les autres et toi trainez comme un boulet ne vienne te prendre jusqu'à ta première place au classement scolaire de l'université et n'éloigne tes rêves de prix Nobels et autres médailles académiques aussi sûrement que les médailles olympiques pour ton camarade sportif.

Tout dans les muscles, rien dans la tête. C'est ce que beaucoup disent de toi derrière ton dos. Parce qu'en face, tout le monde t'apprécie bien entendu. Ou peut-être bien t'envie, plutôt. Star du terrain de sport, le couple que tu formais avec la personne la plus populaire de la fac continuait à te mettre sous les projecteurs une fois l'euphorie des matchs retombée. Le monde était à tes pieds, les sponsors te courtisaient. Sans doute avais-tu même déjà ta place d'assurée dans une des plus grandes équipes du pays, une fois le diplôme en poche.

Mais comme pour les autres, la roue à tourné et tes performances ont pris du plomb dans l'aile. Au point que tu te retrouves ici avec les autres, dans ce trou perdu, pour tenter de reprendre la balle au bond.

Toi, dès que tu entrais quelque part, les têtes se tournaient, les yeux brillaient d'admiration...et de jalousie. Ils auraient fait n'importe quoi pour être invités aux fêtes que tu organisais ; auraient tout donné pour rester dans ton sillage et qu'un peu de la lumière perpétuellement braquée sur toi rejaillisse sur eux, pauvres mortels lambdas. Tu es né.e star et tu te nourrissais de l'adulation de tes semblables et des tapis rouges que tu foulais dans tes rêves de paillettes.

L'ombre t'as rattrapé.e toi aussi, comme les autres. Le couple que tu formais avec la star des terrains à volé en éclats, comme le reste de votre petit groupe. Tombé.e de ton piédestal, tu ne pensais pas pouvoir chuter encore plus bas mais te voilà ici, dans ce camp minable, entouré.e de pouilleux, pour faire une B.A qui, tu l'espère, te rendra tout ton éclat.

Alors toi...personne n'a jamais trop compris ce que tu fichais dans ce groupe de potes, avec ton make-up couleur corbeau, ton teint de cadavre, tes grigris ésotériques et compagnie. Le cadavre, le vampire, la sorcière, l'emo, Nosferatu, Lucifer, Mercredi dans les meilleurs cas...tu as tout entendu comme surnoms à la con. Pour les autres, c'est toujours un crime d'afficher un goût pour l'étrange et d'avoir des loisirs hors des normes. S'ils savaient, ces idiots, ce qu'est la véritable nature du mal, ils auraient trouvé mieux à faire que de se signer ou mimer des cornes sur ton passage. Ou encore de demander à haute voix à quel enterrement tu allais après les cours, avec tes tenues en cinquante nuances de noir.

Le noir, ce n'est pas parce que tu le portais comme une seconde peau qu'il t'a épargné.e. Les ténèbres t'ont englouti.e, toi aussi. Et tu as sombré, comme les autres. Queen ou King of darkness déchu.e de son trône, tu te dis qu'au moins, cet endroit est fait pour toi.

Sans trop qu'ils sachent pourquoi, ni toi d'ailleurs, les autres t'ont toujours trouvé un petit je ne sais quoi. Quelque chose en plus. Peut-être bien la fortune de tes parents, en fait. C'est ce que les jaloux murmuraient en tous cas, que ton statut de nanti t'avais ouvert bien des portes, dont celle de ton groupe d'amis. Que ce soit auprès de tes potes du club des cinq, comme on vous appelle, ou avec les autres, tout roulait, puisque l'argent est l'aphrodisiaque le plus puissant dans ce monde. Jamais au sommet mais jamais en bas de la pyramide non plus académiquement, ça fonctionnait tout de même bien pour toi.  Encore plus grâce à ta bande. Tu parvenais à tirer ton épingle du jeu jusqu'à présent sans avoir à trop en faire.

Jusqu'à ce que tout bascule et que tu dégringoles en même temps que les autres.