■ Ozias (EN VIE)

I want things that money can't buy The price is pain to make this right

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PRENOM : Ozias. Un prénom qui ne dit pas grand chose de ses racines et peut-être pas plus de lui, mais qui signifie 'salvation'. AGE : 32 années au compteur, même s'il fait bien moins que sa trentaine déjà dépassée ; c'est rien de le dire que ça l'étonne lui-même d'être arrivé jusque là. LIEU DE NAISSANCE : Un quartier populaire de New York, fief de beaucoup d'hispaniques immigrés ou issus de l'immigration comme ses parents, originaires de Porto Rico.

OCCUPATION : Il avait besoin de se mettre au vert quelques temps et un de ses contacts lui a pointé du doigt l'annonce du camp, qui cherchait un médecin. C'était loin des USA et pas très compliqué de rempiler dans ce métier exercé quatre ans durant à NY avant de démissionner et de... disons changer de carrière. Alors il n'a pas hésité une seconde à postuler. Peut-être bien qu'il a été le seul à avoir osé, avec la réputation que se trainait le camp. Dans tous les cas, il est embauché.

Même quand il pratiquait encore ce métier, médecin urgentiste n'était pas la première idée qui venait aux gens en faisant sa connaissance. Il a exercé dans des dispensaires des quartiers pauvres de la ville, ne voyant aucun intérêt à bosser dans un hôpital universitaire blindé de toubibs guindés qui le regarderaient de travers. Et, surtout, d'où les malades ressortiraient tellement endettés pour une simple bronchite qu'ils préfèreraient au final avoir étouffé.

ORIENTATION : Nord, Sud, Est, Ouest... peu importe d'où vient le vent, tant qu'il vous caresse la raie des fesses. Il marche au feeling et à cessé de s'excuser ou de se sentir coupable de qui il aime ou de ce qu'il aime depuis plusieurs années.

SITUATION PERSONNELLE : Le cœur attaché en arrière mais sans autre choix que de regarder vers l'avant, il espère pouvoir un jour conjuguer le passé au présent.

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Concrete Jungle

Dans ce monde qui bouge à toute vitesse, on vit plusieurs existences en une. Accroupi comme une gargouille sur le rebord du toit d'un immeuble dans le Queens, une clope au bec, un homme regardait brûler la plus récente de ses vies en même temps que l'entrepôt qui lui servait d'appartement. Ses yeux scrutent la danse infernale des flammes à la recherche de bons auspices pour l'avenir. La divination par le feu à beau être une méthode ancestrale, en dehors du bruit rageur qu'elles produisent en dévorant l'entrepôt, les flammes restent muettes. La fumée, épaisse et sombre, ne lui révèle pas non plus la moindre chose. Il faudra s'en remettre au plan de fuite qu'il a soigneusement préparé pour disparaître...et espérer avoir fait les bons choix. Un nombre limité d'options s'offrait à lui de toute manière. A l'instant où il a appuyé sur le bouton envoi du mail pour livrer à une journaliste aux dents longues les secrets répugnants d'un des nantis de la ville - un élu haut placé qui saignait les quartiers pauvres pour engraisser sa charogne et le reste de sa caste -  il savait qu'il venait de mettre fin à sa vie - à cette vie du moins - de lui même ; que pour avoir voulu ouvrir les yeux des gens, il serait considéré comme un traître par une patrie à qui il avait plus donné que l'inverse. Un Judas digital, comme d'autres avant lui. Etrange suicide, celui qui laisse un homme encore vivant sur cette terre tout en faisant de lui un fantôme par nécessité.

Les sirènes des camions de pompiers et des voitures de flics se font entendre au loin. Elles se rapprochent. Bientôt s'ajouteront à leurs voix synthétiques celle des ambulances. Les badauds sont déjà attroupés aussi près que possible de la scène. On sait jamais, peut-être que les pompiers vont sortir un cadavre calciné comme un steak trop cuit. Ou ressortir du brasier, braves et invaincus, avec un tout petit chien noir de suie sain et sauf entre leurs bras. L'homme sourit légèrement en les observant, lui qui a mis le feu à son appartement en activant un simple programme codé par ses soins depuis son ordinateur. La technologie est une arme redoutable. Mais là où il va, Ozias doute qu'elle lui serve à grand chose.

Le son familier et en même temps presque incongru à cet instant d'une notification de messagerie sur son PC, posé plus loin sur le toit, le tire de sa place de spectateur de sa propre demi mort. Il déplie sa souple silhouette élancée, s'étire et descend du parapet dans un petit bond, pour aller jeter un œil à l'écran.


Quelque part dans les limbes du darkweb

@V_A_N (v0n_anal._nature) : ça y est mr. robot ? tu l'as fait ? les infos diffusent les images d'un incendie dans le Queens

@CryptoCat :

@V_A_N (v0n_anal._nature) :  c'est quoi la suite ?

@CryptoCat : le Russe m'a parlé d'un camp de vacances, en Roumanie
ils rouvrent après un bail et ils cherchent du personnel
je vais reprendre mon boulot de toubib
il viendra me chercher là bas pour rejoindre la patrie de la vodka et de Vladou, dieu des ours

@V_A_N (v0n_anal._nature) :  un camp de vacances...t'es sérieux ? genre une colonie pour mioches et tout ?

@CryptoCat :
tout juste, Sherlock

@V_A_N (v0n_anal._nature) :  cooool... y a toujours des bombasses dans ces camps, dans les films
t'sais, les blondes à gros nichons pas malines mais très ouvertes
lucky bastard en fait

@CryptoCat : hmm hmm
tu sais quoi, je culpabilise beaucoup moins là de faire ce que je vais devoir faire à ton matos...
merci

@V_A_N (v0n_anal._nature) :  non, sérieux...déconne pas mec !! fais pas ça !

@CryptoCat :  

Ses doigts courent sur le clavier, aussi rapides que ceux d'un pianiste virtuose. Le virus est activé bien plus vite que l'autre ne peut réagir pour protéger son ordinateur. Quelques lignes de code et il se propage partout dans la machine et ses consœurs, rongeant les moindres traces de leur discussion en même temps que tout le reste des disques durs. Bien connaître les failles et les défenses de son interlocuteur l'a plus qu'aidé, de ce côté.

Une fois ses traces effacées, il ferme le PC, le fourre dans le sac contenant l'essentiel pour le voyage et sort un billet d'avion de sa poche. New York - Bucarest. L'heure d'embarquement est proche. Le visage fermé, il tourne une dernière fois le regard vers les flammes. Son pouce droit joue par réflexe sur la plaie en demi cercle au bord de sa paume gauche. Elle court du mont de la Lune, traverse la plaine de Mars et s'arrête un peu avant le mont de Mercure. Bientôt, ce sera une cicatrice sauvage et secrète, inscrite dans sa chair pour des années, rappel perpétuel de ce qu'il a abandonné derrière lui au nom d'une vérité qu'il n'aura sans doute servi à rien de révéler.
Mais il fallait essayer. Il faut que le monde change.
Ozi s'arrache avec difficulté à ses pensées, à cet endroit. Tourne le dos pour de bon à l'incendie, comme au reste de sa vie ici.


CUT MY LIFE INTO PIECES

✘ Pas du matin.

✘ Signes particuliers : 1m83, yeux : marrons, cheveux : couleur aléatoire et doués d'une vie propre, quelques piercings et beaucoup d'encre sur la peau racontant une histoire que lui seul peut vraiment comprendre ; Gémeaux ; Dons particuliers : il manie très bien les cordes et sait faire quelques tours de magie.

✘ Observateur, calme, réfléchi mais aussi charnel et passionné ; indépendant ; débrouillard ; rusé ; versatile ; idéaliste mais tristement lucide ; tactile et en recherche de compagnie à certains moments, aimant la solitude à d'autres. A bit adrenaline junky sur les bords ; il a ses moments où le besoin de dépenser son énergie se fait urgence. Aux US, ça passait en partie par des courses automobile de rue pas très légales.

✘ Fondamentalement : Ozi = un chat ; il est sorti un temps avec une nana qui était à fond dans l'ésotérisme et elle lui a dit une fois que dans une vie antérieure, il avait été un chat sacré dans un temple dédié à Bastet. Ca l'a fait marrer et il a passé le reste de la nuit à lui montrer que si sa langue n'était plus râpeuse dans cette vie, elle n'avait rien perdu de son agilité et de son talent passé pour lécher les points sensibles.

✘ Sur la route qui menait au camp, il a trouvé et adopté un chien loup affamé, qu'il a appelé Toska ; un mot russe qui veut plus ou moins dire : a state of melancholy, sorrow or longing beyong bearable bounds.