■ Asher (EN VIE)

If all else fails, get down on your knees

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PRENOM : Asher, c’est sa mère qui a choisi, elle dit toujours qu’elle voulait un prénom passe partout, qui fasse bien américain, comme pour pas laisser de doute quant à ses origines. AGE : 29 ans, il grince des dents à l’idée d’approcher de la trentaine, ça sent la fin de la jeunesse. LIEU DE NAISSANCE : San Antonio, Texas même s’il n’en a gardé aucun souvenir, ses parents bougeant pas mal durant son enfance avant de s'installer à Cincinnati alors que lui partait pour Monaco. OCCUPATION : La liste est longue et peu glorieuse. Après une blessure au genou il y a trois ans, il a dû arrêter la danse classique même s’il ne s’y résout pas encore tout à fait, il est devenu prof de danse pour enfants dans l’attente de pouvoir remonter sur scène. Comme ça payait pas les factures, il a suivi une formation santé orientée vers l’encadrement des athlètes et puis a fini par devenir masseur pour n’importe qui. Tant que ça paie… ORIENTATION : Il se dit pan parce qu’il trouve que ça sonne bien et qu’il n’exclut aucune possibilité, en pratique, il ne ramène que des mecs chez lui.  SITUATION PERSONNELLE : Opportuniste et un peu désespéré, il profite de l’attention qu’on lui donne. Celle qu’il a perdue depuis qu’il ne monte plus sur scène, s’il peut en trouver une once dans les yeux de quelqu’un, ça lui suffit pour une nuit.

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Ce qu'il faut savoir de moi :
01 Enfant unique pendant longtemps, ses parents l’ont beaucoup délaissé à la naissance de son petit frère alors qu’il avait 13 ans. Ce sentiment d’abandon l’a encouragé à percer dans le domaine qui le passionnait et dans lequel il excellait : la danse classique. Une bourse d’étude décrochée pour l’académie Princesse Grace de Monaco et le voilà parti pour l’étranger, à peine adolescent et déjà indépendant. Cette distance physique avec sa famille n’a pas aidé à les rapprocher émotionnellement. Pour ses parents qui n’avaient jusqu’alors juré que par lui, il s’est rendu compte que c’était un peu loin des yeux, loin du coeur. Et comme ils n’avaient pas les moyens de venir le voir danser, ils ne se réunissaient que pour l’été, période qu’il consacrait à s’améliorer en dépit de leurs projets. 02 À dix-huit ans, il passe un baccalauréat scientifique à Monaco en même temps qu’un diplôme attestant qu’il est danseur professionnel. Diplôme qui lui permet de postuler dans toutes les grandes compagnies du monde, c’est l’American Ballet Theatre qui lui ouvre ses portes. S’en suivent huit longues années de travail, ponctuées de blessures fréquentes, dues à du surmenage, et de doutes parce qu’il ne monte pas dans la hiérarchie aussi vite qu’il ne le devrait. Tout change quand il devient le remplaçant d’un principal dancer et que celui-ci se blesse juste avant l’entrée en scène. Asher monte sur scène à sa place, danse pour la première fois un premier rôle et est applaudi à sa juste valeur. Trois jours plus tard, alors qu’il s’apprête à finir la représentation, son talon d’Achile lâche, il s’écroule en scène. Une blessure qui est synonyme de fin de carrière. 03 Il a toujours été un rien obsessionnel, beaucoup trop carré dans l’organisation de sa vie, jusqu’à la blessure. Sa vie parfaitement cadrée a déraillé et avec son sens du contrôle. Il a dû revoir à la baisse ses ambitions, faire beaucoup de rééducation et si aujourd’hui il danse à nouveau, il sait qu’il n’a plus tout à fait le niveau. Alors il a suivi des formations diverses et variées. Une en acuponcture, parce que ça pouvait servir à soigner son talon. Une en massage thérapeutique, qui aurait dû lui permettre de se remettre sur pied plus vite, mais qui lui a finalement servi à devenir masseur à domicile. Une en diététique, parce qu’il faut bien manger pour se maintenir en bonne santé. Toutes n’avaient qu’un but, le ramener sur scène, elles n’ont réussi qu’à le distraire de l’inévitabilité de la réalisation qu’il ne serait plus jamais professionnel. 04 D’aucuns diraient qu’il a un problème de gestion de ses émotions, qu’il ne sait pas rationaliser et qu’il a tendance à partir dans les extrêmes, qu’une contrariété un peu forte déclenche une colère disproportionnée ou encore qu’il ressassera pendant des heures lorsque quelque chose le chiffonne. Sa psy pense que c’est dû au fait qu’il a grandi dans un environnement où il devait faire contre mauvaise fortune bon coeur et qu’il n’a jamais réellement appris à extérioriser de manière apaisée ses émotions. Lui préfère croire que c’est parce que son père est un peu sanguin aussi et qu’il a hérité ça de lui. 05 Il refuse de grandir, pas parce qu’il a peur de vieillir et de mourir, mais parce qu’il fuit autant que possible les responsabilités qui viennent avec l'âge adulte. Peut-être que c’est parce que la dernière fois qu’il en a eu une réelle, il a fini à l’hôpital et ça a mis fin à sa carrière. Certains parleraient de stress post-traumatique, il préfère croire que c’est une preuve de sagesse. Il fait en sorte qu’on ne lui fasse pas assez confiance et donc il n’a jamais à s’occuper de trucs importants. Il vit la vie en se laissant trimballer par le flot plutôt que d’essayer de le dompter. 06 Sa vie sentimentale se résume à une série de micro-tragédies qui ne sont jamais à la hauteur des histoires d’amour qu’il voudrait danser. Il s’imagine en Siegfried ou en Albrecht des temps modernes, eux qui étaient prêts à souffrir ou mourir pour l’objet de leur affection, alors que la seule chose qu’il a en commun avec ces princes c’est que ses amours durent une nuit, intenses mais qui se consument aussi vite qu’un ballet en trois actes. 07 Quand l’agence d’intérim l’a contacté pour lui dire qu’un camp de vacances voulait de lui pour être infirmier le temps d’un été il a rigolé. Quand il a vu que c’était en Roumanie, il a cru à une blague. Quand il a reçu les billets d’avion par mail il a cru que c’était une erreur, jusqu’à ce qu’il réalise qu'il avait accepté l’offre. Morale de l’histoire ? Ne jamais lire ses mails à trois heures du matin après une soirée alcoolisée, c’est pire que de texter un ex. Voilà que ce qu’il a interprété comme un été en Europe à ne rien faire, se transforme en été à faire genre il en a quelque chose à foutre de la façon dont Bobby s’est égratigné le genou. Qu’on lui file le mercurochrome et qu’on n’en parle plus. Et surtout que personne ne se pointe avec une plaie béante, il a fait une formation express en points de suture et il promet pas de savoir reproduire ça une fois qu’il aura la gerbe parce que l’os est apparent. Alors campeurs, soyez prudents, ou ayez la décence de mourir avant d’être arrivé sur le perron de l’infirmerie. Merci. 08 Les avis divergent mais Asher se pense vachement abordable comme garçon. Le fait qu’il n’ait que deux ou trois amis proches et puis de vagues connaissances semblerait indiquer le contraire, mais c’est qu’il ne sait pas prétendre. Si quelqu’un ou quelque chose l’emmerde ça se lit très facilement sur son visage. Il n’est pas de ces gens qui vont faire preuve de « franchise » et vous dire ouvertement qu’ils pensent que vous êtes une merde, mais s’il ne vous trouve pas fun vous devriez le savoir assez facilement. Suffit de lire entre les rides du Lion qui se forment sur son visage à force de froncer les sourcils chaque fois que vous ouvrez la bouche.